La série « Compagnons de voyage » prend place dans le métro parisien dans lequel l’auteur passe de longues heures. Fruit des nombreux voyages, elle a commencé en novembre 2017.

Voyager dans le métro, c’est voyager dans un autre monde. C’est connaître un univers traversé aussi vite que possible, transition trop vite oubliée entre un lieu de départ et une destination qui seule semble compter. Un espace-temps où la vie, les relations humaines, ralentissent, s’endorment, s’arrêtent parfois. Un observateur attentif y voit pourtant, derrière le voyageur pressé, un monde poétique, facétieux et amusé, prêt à ouvrir et tendre de grands sourires. Au-delà des foules qui se croisent sans se voir semble exister d’autres habitants, silencieux, attentifs, curieux, qui se jouent de notre indifférence.

Cette série fait état de ces collisions entre les foules anonymes du métro et le mobilier urbain. Par ses affiches, le décor du voyage semble s’animer et renvoyer une analyse sans concession du Monde clos que constitue le métro. Une vision tantôt amusée, tantôt sévère du flot des voyageurs. C’est ce visage au mur qui couve le voyageur du regard et lui lance un appel. C’est cette silhouette enjouée qui se présente comme un voisin amical essayant d’ouvrir la communication à travers sa fenêtre. C’est cet œil qui menace ou supplie. Ce sont ces humains placardés qui défient, accusent, s’attendrissent, s’amusent de nous. Se détachant de leurs murs froids, ces apparitions ont toutes en commun de nous accompagner, de questionner notre voyage, de nous proposer une autre voie, de nous inviter à engager un peu de chaleur pour faire vivre le trajet.


The « Subway travel companions » series takes place in the Paris metro in which the author spends long hours. Fruit of many trips, it began in November 2017.
Traveling in the subway means traveling to another world. It is to know a universe crossed as fast as possible, transition quickly forgotten between a place of departure and a destination which alone seems to count. A space-time where life, human relations, slow down, fall asleep, sometimes stop.
Beyond the crowds that cross each other without seeing one another, there seem to be other inhabitants, silent, attentive, curious, playing with our indifference.
This series tells these collisions between the indifferent and anonymous crowds of the metro and street furniture. Through its posters, the decor of the trip seems to come alive and send back an uncompromising analysis of the enclosed world that constitutes the metro. A vision sometimes amused, sometimes severe the flow of travelers.
It is this face on the wall that catches the traveler’s eyes and sends him a call. It is this playful figure who presents himself as a friendly neighbor trying to open communication through his window. It is this eye that threatens or begs. It is these placarded humans who challenge, accuse, enjoy themselves.
Removing themselves from their cold walls, these appearances all have in common to accompany us, to question our journey, to propose another way, to invite us to engage a little heat to make the journey live.